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Dessous les pavés, c'est la plage
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Dessous les pavés, c'est la plage
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10 novembre 2008

Who are you thinking of, ashley?

Maintenant les choses sont plus claires.

Tout d'abord je suis à Paris.
Malheureusement, je n'ai pas eu le courage de faire ce que j'avais véritablement envie de faire. Je devrais être à Nantes, peut-être, je ne sais pas.
Mais Paris est si belle, surtout le luxembourg, les premiers dimanches d'hiver. Les enfants qui jouent aux voiliers sur le bassin, la brume, le gris, les cris, les années 50, Doisneau peut être.

J'aime même les pierres hautaines de Saint Germain, tous les matins tous les soirs. J'aime la simplicité, la fougue, les Lumières de Bastille. Je ne suis pas encore passée par Montmartre. J'aime la ligne 6, celle par la fenêtre de laquelle tout d'un coup apparaît la tour Eiffel. J'aime ce monde, les gens qui ne posent pas de questions, les balades solitaires, j'aime la nuit parisienne, je m'accoutume presque à la solitude car Paris me tient compagnie. Enfin... certains soirs plus que d'autres.

Maintenant les choses sont plus claires, je disais. F. est à présent une vieille histoire qui reste indispensable à mon imaginaire. F souffre et je n'ai même plus envie de penser "chacun son tour". Parfois je me sens très seule, je veux dire profondément seule ; d'autres jours ça va mieux. Mais c'est vrai au fond, quand il n'y a pas d'amour, de fusion j'entends, nous sommes tous seuls. Il est facile de dire "je comprends" ou "je te comprends", mais comprend-t-on? Il est facile de dire je suis là, mais peut-on être plus près que juste à côté? Peut-on dépasser la juxtaposition, la superposition? Comment tomber amoureux sans se faire mal?

Comment surtout passer outre ce qui nous manque le plus? J'ai beaucoup de choses bien sûr, j'ai de la chance ; je ne suis pas idiote, je réussis presque tout, je suis des études que beaucoup m'envient, je suis à Paris et c'est ce que je voulais, plus tard j'arriverai sûrement à faire un métier qui me plait un minimum et je serai bien payée. Comme on nous le répète là bas, "vous êtes la future élite de la nation". Mais le talent s'invente-t-il? Putain, j'ai beaucoup de choses mais il me manque ce qui m'est le plus cher. Le talent, l'envie, le courage. Le talent surtout, puisque le reste en dérive. J'aurais tellement aimé être talentueuse, et ce manque évident de facilité me plombe, m'attache au sol, me décourage. Je sais chanter mais je veux écrire et composer moi, quelque chose de neuf, de nouveau, d'inédit, sans se perdre en synonymes. Je ne sais pas faire.

Cultivé - et encore - mais pas créatif, c'est peut être la pire des solutions. Voilà pourquoi quand j'y pense, je me sens vide. Je me sens lâche. Mais il faut le talent pour avoir le courage.

Et puis je ressens trop peu. Sauf ce dimanche, au jardin du Luxembourg. Pas - plus - de nostalgie de l'état de Grâce, celui d'il y a déjà quelques années. L'apaisement, la simplicité.

J'ai hâte de ne plus vivre dans l'attente. Dans l'attente que quelque chose arrive, dans l'attente du nouvel amour, du bonheur, de l'accomplissement, de la coïncidence de ce que je suis avec ce que je voudrai être. Attente permanente depuis plus d'un an à présent. Une vraie raison de se lever, vous comprenez, une autre que Paris, une raison endogène.

A bientôt.

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