time does not cut deep but cuts most absurdely
Si tu passes ici, j'ai un peu honte, alors je le dis lâchement, ici.
Du temps du soupçon j'ai gardé le mot de passe de ta boîte mail, celui de ton répondeur téléphonique.
C'est ainsi que j'ai vu, lu, entendu votre amour, c'est ainsi que le nôtre s'est terminé.
C'est ainsi qu'aujourd'hui, car la plaie ne doit pas être encore entièrement pansée, je vois que votre fin se profile. Quelques mois encore, tu le sais bien. C'est ainsi qu'aujourd'hui je vois ce que tu n'as jamais osé me dire, ce que tu n'oseras jamais puisque tu es la personne la plus lâche que j'ai connue : "je fais l'amour avec elle, je l'embrasse, je la désire, j'en suis amoureuse".
Peut être que ces mots de ta bouche m'auraient fait perdre ces fameux mots de passe. Enfin, je n'espère plus.
La seule interrogation qui reste, qui restera, c'est "ai-je touché ton corps ai-je désiré ton corps ai-je étreint et mordu tes lèvres alors que déjà tu la touchais, elle te touchait, peut importe, alors que déjà tu lui faisais l'amour?"
La seule chose qui reste. Je m'en veux de garder de toi le reste d'une égratinure, non, j'en veux à cette égratinure de n'être pas encore tout à fait indolore.